Déjà 30 ans depuis que je suis allé aux Etats Unis pour la première fois, dans le cadre d’un programme d’échange de un an...
1987 est aussi l’année où je me suis mis sérieusement à la photo.
J’avais rêvé de cette opportunité pendant des années, et avais travaillé dur pour l’obtenir.
La silhouette nocturne illuminée de New York est une des premières scènes inoubliables que j’ai vues à mon arrivée, alors qu’un bus m’amenait à notre campus à Philadelphie avec les 9 autres étudiants français sélectionnés (une autre série de cartes postales à venir…)
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La scène m’a frappé, et le décalage horaire l’a rendue encore plus fascinante. Manhattan m’est apparue comme une ile magique flottant dans l’espace. Quelques semaines après, un weekend prolongé m’a donné l’occasion de visiter la ville avec quelques amis. J’y suis également retourné plusieurs mois plus tard.
Le ferry de Staten Island est à mon avis le meilleur (et plus abordable) moyen de commencer à appréhender Manahattan. Et même si bien sur quasiment tout a changé, faire le trajet en bateau m’a également donné une idée de ce que les immigrants arrivant par la mer ont pu ressentir. Je l’ai pris plusieurs fois, pour profiter de l’évolution incroyable de la vue au fur et à mesure que le soleil déclinait.
J'ai aussi eu la chance de voir une icône locale dans un contexte inhabituel... et sous une lumière magique.
La verticale est la dimension dominante de Manhattan…
… et cela m’a donné l’opportunité de réaliser un de mes tout premiers portraits de rue, qui reste à ce ce jour l’un de mes préférés.
Dans ce monde, le surréel n’est jamais loin… et le Balzac de Rodin semble un peu perdu !
Quand on prend de la hauteur, le vertige est proche…
... et la vue est à couper le souffle, que l’on regarde vers le sud…
Je trouve que le gratte-ciel art déco Chrysler est une formidable illustration de l’audace de la ville.
Alors que je visitais Wall Street pour la première fois, le 19 octobre 1987, et que je songeais à la puissance qui y est concentrée… je me demandais pourquoi autant de camions de TV occupaient la rue. Ce n’est qu’en rentrant à Philadelphie que j’ai appris que ce jour là, la bourse la plus célèbre du monde a subi un crack parmi les plus violents de son histoire, que l’on a ensuite appelé « lundi noir ». Les courtiers qui habituellement déjeunent dans le petit parc / cimetière tout proche étaient sans doute plus nerveux que d’habitude.
Au fur et à mesure que l’on marche vers le nord, les lignes ultra-modernes et froides du quartier des finances s’estompent au profit d’une architecture à taille plus humaine…
Même si quelques endroits me rappelaient certains aspects de l’Europe…
… j’étais le plus souvent en choc culturel. New York vit 24 heures sur 24 – et son intensité se perçoit constamment dans ses quartiers variés.
Comme toujours, j’ai trouvé les habitants fascinant, qu’ils experiment leurs convictions avec force… ou qu’ils rêvent simplement aux aventures de leurs héros.
Les néons de Time Square me paraissaient directement tirés d’un futur dystopique – et je percevais les échos de Blade Runner.
Je me suis laissé aller à faire quelques portraits, pris par mon ami Henri – au même endroit (la marina à deux pas du World Trade Center), à des moments différents.
L'église grecque orthodoxe Saint Nicolas, située juste à côté des tours jumelles du World Trade Center, a été totalement détruite le 11 septembre 2001 quand la tour sud s’est écroulée. Rétrospectivement, je trouve la photo que j’ai prise de mauvaise augure, le bâtiment paraissant comme la silouhette d’une pierre tombale sur les tours – même si les quelques rayons de soleil parvenant à percer foment des étoiles d’espoir…
Elle est en cours de reconstruction, renaissant sous forme d’église et de mausolée en mémoire des victimes.
A suivre !